L’offre muséale s’enrichit avec l’ouverture de « Villa Harris, musée de Tanger »
MAP
La cérémonie d’ouverture de “Villa Harris, musée de Tanger” s’est tenue, mardi, en présence du ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, Othman El Ferdaous, et du président de la Fondation nationale des musées (FNM), Mehdi Qotbi.
Cette cérémonie, à laquelle ont pris part notamment le directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, Abdelaziz El Idrissi, et le président de la Fondation jardin Majorelle, Madison Cox, a été l’occasion de présenter l’exposition inaugurale du musée, fruit d’une généreuse donation d’un mécène marocain, El Khalil Belguench.
“Je suis très heureux de découvrir la Villa Harris, qui est un lieu d’histoire et de mémoire pour les Tangérois et les Marocains en général”, a indiqué M. El Ferdaous, saluant le travail exceptionnel mené par la FNM pour “arranger la rencontre entre une collection et un lieu, rencontre qui illustre bien la double fonction du patrimoine au Maroc”.
L’ouverture de “Villa Harris, musée de Tanger”, permettra d’abord de valoriser ce lieu exceptionnel qui était à l’abandon, a précisé le ministre dans une déclaration à la presse, mettant en avant la forte composante de démocratisation de la culture qui caractérise ce lieu.
Rappelant qu’un donateur marocain a donné sa collection d’œuvres pour l’exposition inaugurale de ce musée, M. El Ferdaous a expliqué que cela a été possible, vu que le Maroc dispose des structures qui permettent d’accueillir ces dons et de rassurer ces collectionneurs quant à la bonne prise en charge de leurs créations et leur mise à la disposition du public, de manière à ce qu’elles ne soient pas un art élitiste, réservé à certains.
Pour sa part, M. Qotbi a exprimé son “bonheur” de voir un Marocain faisant don pour partager avec les autres citoyens une collection qu’il a amassée pendant des années.
Le règne de SM le Roi Mohammed VI est celui de la modernisation et du progrès du pays, a-t-il poursuivi, mettant en avant la place importante qu’accorde le Souverain à la culture.
« Grâce à cette politique insufflée par le Souverain, le Maroc est pris en exemple dans le monde », a affirmé M. Qotbi, notant que “la culture joue et jouera un rôle encore plus important qu’avant dans la politique touristique du Royaume”.
L’exposition inaugurale du musée se déploie sur un parcours qui retrace l’histoire de l’art au Maroc à travers 4 grandes périodes. La première est celle de la fascination des peintres occidentaux pour la lumière, la couleur et l’hospitalité qu’offre le paysage naturel, urbain et social du Maroc. Cette section comporte des tableaux de plusieurs peintres, dont Delacroix, Jacques Majorelle, Edy-Legrand, Claudio Bravo et Jacques Veyrassat.
La deuxième période met l’accent sur les premiers peintres marocains ayant côtoyé des artistes européens, tels que Mohammed Ben Ali R’bati, Mohamed Ben Allal, Ahmed Yacoubi et Mohamed Hamri. Il s’agit également de la période des premiers artistes marocains ayant bénéficié d’une formation artistique à l’Ecole nationale des beaux-arts de Tétouan (ENBA).
La troisième période couvre les années 50, 60 et 70 et annonce l’affirmation de la modernité artistique marocaine et la diversité des approches plastiques qui l’accompagne avec une maîtrise théorique et conceptuelle des débats qui traversaient à l’époque le panorama de l’art mondial. Il s’agit de la période des grands maîtres de la peinture marocaine comme Jilali Gharbaoui et Ahmed Cherkaoui.
Quant à la quatrième période, elle englobe des oeuvres contemporaines qui reflètent le caractère éclectique de l’art marocain, ainsi que les expérimentations esthétiques qu’offrent les nouveaux supports de création.
Par ailleurs, un nouvel espace pédagogique dédié à la jeunesse accompagne l’exposition, avec une borne interactive et une bibliothèque qui permettent d’approfondir la compréhension des œuvres et des artistes exposés.
Il est à noter que le Musée Villa Harris a vu le jour grâce à une étroite collaboration de la FNM avec la Wilaya de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) et le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports, qui ont permis la rénovation de ce bâtiment en conservant son cachet authentique.